Textures de l’art contemporain

Exposition présentée au Musée de L’Hospice Saint Roch d’Issoudun
en partenariat avec l’École Nationale Supérieure d’Art de Bourges

Exposition du 27 février au 22 mai 2016

 

Commissariat des étudiants de l’ÉNSA de Bourges, sur une proposition de Nicolas Hérubel.
Projet issu des travaux du séminaire La tisserande des nuits, en suivant les fils et les plis conduit par Antonio Guzmán.

œuvres de : Michel Aubry, Valérie Belin, Hussein Chalayan, Gaëlle Collet, Natalia Jaime-Cortez, Latifa Echakhch, Florence Garrabé, Rieko Koga, Anne Laval, Sophie Lecomte, Takao Minami, Karim Rafi, Mustapha Sedjal, Chiharu Shiota, Clement Valla, Claude Viallat, Franz Erhard Walther, Xavier Zimmermann

27 Commissaires délégués / étudiants de l’Ensa de Bourges inscrits au séminaire La tisserande des nuits en 2014/15 et 2015/16 ayant contribué de près ou de loin à l’élaboration de cette exposition :
Kamilla Azimova, Lucie Bourdon, Hugo Carton, Wen-Huei Chen, Solène Chilard, Vincent Dalbera, Yvonne Dubois-Jimenez, Lympia Filippi, Lucie Gadiou, Bilal Hamdad, Yoko Iinuma, Min Kyeong Jeong, Dahee Joung, Elizabeth Yeojin Jung, Margaux Jurmand, Younggee Kim, Meng Lu, Pauline Martinez le Ninan, Lucie Pillon, Sarah Saudry-Dreyer, Maeva Tchibinda-Choquet, Lucie Viollat, Na Wang, Joon Young Yoo, David Zafra-Gatica, Alexia Zamuner, Yang Zhang

Cette exposition n’aurait pas pu se réaliser sans le concours :

  • des artistes
  • du Musée des beaux-arts, Calais ; du Musée des Arts Décoratifs, Paris ; du FRAC Île-de-France, Paris
  • des galeries Kammel Mennour, Eva Meyer, Vincenz Sala, Daniel Templon, Jocelyn Wolff, XPO, Paris ; Oniris, Rennes ; la Non-Maison, Aix en Provence ; Peter Freeman Inc., Paris et New York

Musée de L’Hospice Saint Roch
Rue de l’Hospice Saint-Roch
36100 ISSOUDUN
Tél. : 02 54 21 01 76
musee@issoudun.fr
http://museeissoudun.tv

L’exposition a bénéficié du soutien de la ville d’Issoudun,
de la Communauté de communes du Pays d’Issoudun,
de la Direction régionale des affaires culturelles de la Région Centre-Val de Loire,
du Conseil  régional Centre-Val de Loire,
du conseil départemental de l’Indre,
et de la collaboration de l’Etablissement public de coopération culturelle d’Issoudun, Bip-tv.

Écran et écrin

Thème de l’exposition Textures de l’art contemporain

Comme l'indique le titre de cette exposition, il s’agit de traiter de la persistance du textile comme sujet, matériau, médium ou métaphore dans l’art contemporain, un recours toujours pluriel, fructueux et diversifié  au textile par des artistes aux origines et  pratiques très différentes.

Le projet se déploie en écho ou en contrepoint des collections historiques du Musée de l’Hospice Saint-Roch d’Issoudun, au fil précisément des dix-sept salles de l’ancien Hôtel-Dieu de la ville, construit à partir de 1181.

L’exposition aurait pu avoir comme sous-titre des notions telles que voiles, tressages, tapis, vêtements, tentures, étoffes, coutures, broderies, linges, fils ou ficelles sans toutefois épuiser la polysémie que le sujet convoque et qu’évoquent pour partie les œuvres des dix-huit artistes réunis ici.

Le visiteur constatera que la notion de texture est traitée au sens propre comme au sens figuré. Il y a des pièces en laine ou lin ou en fourrure et des coupons teintés. Il y a également des entrelacs, des robes de soie et de dentelle photographiées, une robe en papier, des fils d’acier, de coton, de cheveux ou vidéographiques et un linge en impression digitale 3D.

 

Contexte thématique général et particulier

Le contexte thématique de cette exposition est multiple.

  • D’une part, le contexte de la collection de textile et de parures du Musée de l’Hospice Saint-Roch (collection historique, ecclésiastique et ethnographique), et les fréquentes expositions du Musée consacrées à la pratique diversifiée de ce matériau.
  • D’autre part, l’actualité des grandes expositions, en France et à l’étranger, qui permet de déceler la persistance du textile dans le domaine des arts plastiques contemporains, dépassant largement les frontières de l’artisanat et celles, quelque peu restreintes, de ce qui serait communément défini comme l’art textile ou fiber art.
  • L'exposition à caractère ethnographique  BILUM, sacs en ficelle et sociétés en Papouasie-Nouvelle-Guinée dans les salles Océanie du Musée.

Contexte pédagogique

Ce projet est conçu comme un exercice de commissariat collectif et thématique, à l’échelle du réel professionnel, élaboré dans le cadre pédagogique de l’enseignement pratique et théorique, technique et esthétique, thématique et historique, de l’ÉNSA de Bourges.

Plus précisément, le projet est issu des travaux du séminaire La tisserande des nuits, en suivant les fils et les plis.

C’est sous la double égide du Musée et de l’École, que la sélection des artistes et des œuvres et leur exposition, ont été confiées aux étudiants inscrits dans ce séminaire pendant les années académiques 2014/15 et 2015/16.

Partant de la sélection d’artistes et des œuvres élaborée par les étudiants, le Musée a procédé aux demandes de prêt auprès des ateliers d’artistes, des galeries, des musées et des collections publiques repérés au cours du séminaire. L’accueil du Musée de ce projet a été actif, assurant le suivi administratif, logistique et technique. Ce fut également un accompagnement critique et avisé quant à la disposition des œuvres choisies dans le parcours des collections.

Comme il se doit, la sélection des artistes et des œuvres, ainsi que leur emplacement au Musée, a connu des modifications en fonction des réponses aux demandes de prêt. La sélection finale des étudiants révèle leur regard sur le monde et sur la création artistique de leur époque. Elle est cosmopolite et pluridisciplinaire, composée de peintres, vidéastes, photographes, designers, sculpteurs, performeurs, de jeunes artistes émergeants, d’artistes peu connus ou d’artistes davantage célébrés.

 

Le parcours

Le parcours des collections historiques du Musée de l’Hospice Saint-Roch d’Issoudun est linéaire, au fil des dix-sept salles en enfilade de l’ancien Hôtel-Dieu.

Textures de l’art contemporain superpose un parcours labyrinthique, comme un fil d’Ariane. Ce parcours entrelacé est également une relecture, tantôt pertinente, tantôt impertinente, du texte muséal chronologique et typologique qui est lui-même une texture. Il y a une logique à l’anachronie d’œuvres contemporaines parmi les collections archéologiques, médiévales ou dix-huitièmistes d’Issoudun, une ville qui puisait commerce et industrie à partir du XVe siècle de l’activité des drapiers et des mégissiers, dont le patron de la corporation était saint Roch.
Comme le rappelait Roland Barthes : étymologiquement, « texte » veut dire « tissu ». C’est une relecture qui tisse et qui trame son propre parcours sous forme de renvois référentiels ou de contradictions formelles qui est ici proposée.

Antonio Guzmán